Brodeur, sans aucune pression
Photo: AFP/Len Redkoles
Martin Brodeur a vraiment le numéro du Canadien.
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Que faisait Martin Brodeur samedi, à moins de deux heures de l'importante rencontre face au Canadien de Montréal? Il était en entrevue avec Mario Langlois, l'air détendu, tout le contraire de la plupart de ses confrères.
Finalement, le gardien québécois est peut-être la preuve que les plus grands sont parfois les plus simples. Brodeur est avant tout un gars confiant qui joue au hockey, « jouer » étant le mot clé.
« J'essaie de relaxer, explique Brodeur. Ça fait tellement longtemps que je joue et ça aide ma concentration. Tout le monde est différent avant un match. Certains sont superstitieux, moi je suis comme ça. Je joue tellement souvent que je ne me mets pas beaucoup de pression. Là, je vais m'amuser ce soir ».
Les nouveaux règlements
Brodeur ne peut toutefois pas nier que le hockey a bien changé, des règlements à l'arbitrage. Tous les joueurs ont dû s'ajuster, mais contrairement à la croyance populaire, ce ne sont pas les gardiens les plus touchés.
« Le jeu est plus offensif, il y a plus de jeux de puissance. Les gardiens sont donc plus fatigués et doivent conserver leurs énergies. C'est au moins deux fois plus demandant qu'avant. Mais l'ajustement le plus difficile a été pour les défenseurs ».
Brodeur explique alors tout bonnement qu'après avoir appris à frapper, retenir, mettre le bâton entre les jambes, les défenseurs ont dû faire table rase. Avec un besoin majeur d'ajustement en défensive, la fiche des gardiens a fini par être affectée. Mais tout rentre tranquillement dans l'ordre.
Le « boss » derrière le banc!
Le Canadien et les Devils se ressemblent beaucoup cette saison. Ils se battent pour le même rang, ont presque les mêmes statistiques, traversent des périodes fastes... et ont leur directeur général derrière le banc. Y a-t-il eu un effet Lou Lamoriello à New Jersey?
Photo: AFP/Filippo Monteforte
Martin Brodeur
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« Ça fait une grosse différence et on en avait besoin. Avec le « boss » derrière le banc, tout le monde veut mieux jouer. Il a rallié les jeunes et les vétérans ensemble. Gainey a probablement eu le même impact. C'est avec lui que tu négocies ton contrat. S'il voit que tu niaises sur la glace, c'est dur de lui dire le contraire dans le bureau. »
Montréal ou Toronto?
Au moment de sa retraite, Brodeur aura eu une illustre carrière. Peut-être aura-t-il même battu le record de victoires de Patrick Roy, l'avenir nous le dira. Mais le hockey au New Jersey n'a jamais été roi et maître. Regrettera-t-il de n'avoir pas eu cette attention propre à Montréal ou Toronto?
« Je vois les deux côtés. Je joue pour Équipe Canada et je reviens à Montréal à l'été. Je vois alors le traitement des joueurs du CH. J'ai aussi grandi là-dedans et je ne suis pas sûr que ça me manque. Finalement, je suis content de retourner au New Jersey ».
Avec une 5e saison de 40 victoires, 3 coupes Stanley et 2 trophées Vézina, gageons qu'il n'aurait pas trop été détesté à Montréal!