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Fribourg-Gottéron prend une important gifle. ALAIN WICHT

Fribourg-Gottéron fait naufrage et relance les actions de Bienne

PLAY-OUT · Les protégés de McParland ratent complètement leur troisième match et ils ne mènent plus que 2-1 dans la série à la veille de retourner dans le Seeland. Les protégés de McParland ratent complètement leur troisième match et ils ne mènent plus que 2-1 dans la série à la veille de retourner dans le Seeland.

A force de se croire plus fort que Bienne, Fribourg-Gottéron, trop sûr de son fait, a fini par se brûler les doigts. Hier soir à St-Léonard, les protégés de Mike McParland ont subi une défaite sans appel qui ne laisse pas d'inquiéter même s'ils mènent toujours 2-1 dans la série. Celle-ci s'en trouve totalement relancée et surtout Bienne peut désormais envisager la suite des opérations avec un moral tout neuf.

Collins joue et gagne

Kim Collins a senti qu'il devait faire quelque chose à la veille de cette troisième explication. Aussi n'avait-il pas hésité à mettre Jesse Belanger sur la touche et à titulariser Patrice Lefebvre. «J'ai effectivement pris des risques et ils ont été payants», constatait le mentor biennois. Par cette rocade, accompagnée d'une redistribution de la composition de ses lignes, Collins est en effet parvenu à donner un nouveau souffle à ses troupes.
Dans le camp fribourgeois on doit nourrir bien des regrets de n'avoir traduit que chichement les nombreux power-play du premier tiers. A cinq reprises contre une seule pour l'équipe locale, Bienne dut en effet évoluer à quatre contre cinq. Pourtant, au terme des vingt minutes initiales, Fribourg-Gottéron ne menait que 1-0 alors que les visiteurs, en proie au doute, auraient dû être largués ou tout au moins distancés. «Mes joueurs ont marqué sur leur premier jeu de puissance et ils ont ensuite agi avec trop de légèreté. Cette nonchalance nous a coûté très cher», déplorait Mike McParland.

67 secondes de cauchemar

Les choses se gâtèrent en effet durant le tiers médian pour une équipe locale toujours aussi maladroite devant la cage adverse. Alors qu'il s'était montré intransigeant envers les Biennois au premier tiers, M. Reiber manifesta une sévérité extrême envers les Fribourgeois au deuxième tiers. Les pénalités infligées simultanément à Kovanen et à Lintner (ce dernier pour une charge de l'épaule tout à fait correcte) firent le lit des Seelandais. Ces derniers renversèrent en effet la vapeur en l'espace de 67 secondes en marquant à cinq contre trois puis à cinq contre quatre. Privé de ses deux défenseurs étrangers, Fribourg-Gottéron se trouva fragilisé dans une mesure singulière. Et face à ce qui restait de défenseurs sur la glace, Bienne n'eut pas de peine à enfoncer le clou.
L'équipe locale, estourbie par ce coup du sort, encaissa même un troisième but qui en dit long sur sa vulnérabilité. Dans le camp fribourgeois, on ne retrouva d'ailleurs jamais vraiment ses esprits. Aucune ligne ne tournait rond. Tendus comme des cordes de guitare, les joueurs locaux manquaient les gestes les plus faciles. Cette fébrilité contrastait avec la confiance restaurée de Biennois qui, il faut en convenir, jouèrent parfaitement le coup.

Même Askey

Visiblement le ressort était cassé chez les hommes de Mc Parland, incapables de retrouver un peu de cette sérénité sans laquelle il est difficile pour ne pas dire impossible de mener des actions efficaces. Le signe le plus visible de la gravité des problèmes minant l'équipe locale était perceptible dans les trop nombreuses actions individuelles de cette dernière. Chacun se mettait à vouloir sauver tout seul la baraque. Avec l'insuccès que l'on sait.
Même Thomas Askey participait au naufrage de son équipe en fabriquant le 4e but pour Tuomainen. De son côté, Bienne tenait bien son os et ne le lâcha plus. Très proche de son adversaire de division supérieure lors des deux premiers matches, Bienne l'a hier soir surclassé, à l'exception du premier tiers où Gottéron manqua le coche. Et c'est bien ce qu'il y a de plus inquiétant. Car en revenant à 2-1 dans la série, Bienne n'a pas seulement réalisé une bonne opération sur le plan comptable. Psychologiquement, cette victoire à l'extérieur vaut son pesant d'or.
Dans ce match, les joueurs de Gottéron ont erré comme des âmes en peine. Ses piliers traditionnels ont sombré au même titre que les trop nombreux éléments moyens voire faibles. McParland sait qu'il doit absolument faire quelque chose car en jouant de la sorte Gottéron file droit dans le mur. «Je vais prendre des mesures mais je n'entends pas les communiquer dans l'immédiat.» On se demande d'ailleurs bien lesquelles...

Bienne a retrouvé tout son souffle

LNA-LNB En 149 secondes, trois buts biennois sont tombés comme des fruits mûrs au deuxième tiers-temps. Ils ont coupé les jambes fribourgeoises. Qui tremblent de nouveau désormais

11 avril 2006






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149 En secondes, c'est le temps qu'il a fallu aux Biennois pour bâtir leur succès. 149, pas une de plus, pas une de moins:

26'56''. Tandis que Tommi Kovanen et Richard Lintner sont sur le banc des punitions, un superbe mouvement est concrétisé par Patrice Lefebvre.

28'03''. Alors que Richard Lintner est toujours pénalisé, Eric Perrin allume la lampe à son tour.

29'25''. Sur un tir de Marc Werlen, Omar Tognini dévie la rondelle hors de portée de Tom Askey. Les Dragons au mental encore chancelant sont crucifiés par ces trois buts tombés coup sur coup.

Les Seelandais avaient-ils envie de faire mentir l'histoire? Alors qu'ils avaient souvent connu des black-out durant le deuxième tiers-temps, c'est cette fois-ci durant la période médiane qu'ils ont remporté la partie. «C'est vrai, et je pense que nous les avons surpris en revenant fort après la première pause», lance Kim Collins. Par la suite, l'édifice biennois ne tremblerait plus. La faute à des Fribourgeois amorphes, en manque total de bonne volonté, se compliquant singulièrement la tâche, collectionnant les «gestes taches» et les tares. Bienne, de son côté, a joué le coup à fond, emmené par des étrangers étincelants (tout l'inverse des mercenaires fribourgeois). Le retour de Patrice Lefebvre a redynamisé un ensemble promis au faux pas. Les 39 ans du Québécois n'ont pas empêché son intelligence et sa vision du jeu de faire leur oeuvre. Marko Tuomainen (1 but et 2 assists également) a pris une part prépondérante dans le succès biennois. Les mêmes mercenaires devraient de nouveau être sur la glace demain.

La rage de Montandon
Au milieu du deuxième tiers-temps, peu après le but de Tuomainen (quel laxisme de Tom Askey et de la défense!), Gil Montandon «le Vieux Sage» est entré dans une colère noire, fracassant sa crosse contre la bande avant de faire les cent pas entre les deux vestiaires. Le vétéran, sans doute conscient que sans efforts, ni coeur, ni rage une équipe fragile n'arrive à rien, a filé courir directement après le terme de la partie pour «évacuer». «Chez nous, le coeur est là», prévenait Cyrill Pasche avant la partie d'hier. Les Fribourgeois doivent retrouver le leur s'ils entendent reprendre le dessus sur des Biennois impressionnants hier.

FR Gottéron - Bienne 1-5 (1-0 0-3 0-2)

Saint-Léonard. 7144 spectateurs (guichets fermés). Arbitres: MM. Reiber, Wehrli et Wirth.

Buts: 6e Vauclair (Kurka/5 c 4) 1-0, 27e Lefebvre (Trepanier, Tuomainen/5 c 3) 1-1, 29e Perrin (Tuomainen, Lefebvre/5 c 4), 30e Tognini (Werlen) 1-3, 50e Tuomainen (Lefebvre, Perrin) 1-4, 55e Beccarelli (Pasche) 1-5.

FR Gottéron: Askey; Lintner, Berger; Ngoy, Kovanen; Haldimann, Marquis; Kurka, Holden, Vauclair; Sprunger, Montandon, Plüss; Neuenschwander, Müller, Botter; Zenhäusern, Kamber, Miéville. Entraîneur: McParland.

Bienne: Zerzuben; Reber, Chiriaev; Trepanier, Werlen; Meyer, Von Gunten; Tuomainen, Perrin, Lefebvre; Rubin, Thornton, Joggi; Pasche, Tschantré, Beccarelli; Furler, Tognini, Roder. Entraîneur: Collins.

Notes: FR Gottéron sans Bashkirov, Murphy, Mona, Studer (blessés), Shearer, Pozivil ni Mäkiaho (étrangers surnuméraires), Bienne sans Fröhlicher (blessé), Bélanger, Tremblay (étrangers surnuméraires) ni Jacquemet (surnuméraire). Temps mort: FR Gottéron (29'25''). Tir sur la latte: Müller (53e).

Pénalités: 8 x 2' + 10' (Lintner) contre FR Gottéron, 7 x 2' + 10' (Furler) contre Bienne.

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