Les murs de Saint-Léonard, pétrifiés par les cris, en tremblent encore. Les portes claquées aussi. Gil Montandon a été contraint d'évacuer frustration et incompréhension en partant courir immédiatement après l'acte No 3, mardi soir. Quelques minutes plus tôt, durant le troisième tiers-temps, il était entré dans une rage folle sous les yeux des 7000 spectateurs. Il avait alors fracassé sa crosse contre une publicité derrière le banc fribourgeois avant de faire les cent pas entre les deux vestiaires.
«Je ne vois pas de quoi vous parlez, plaisante Gilou. Oh, ça? Ce n'est rien, je me suis mordu la langue et ça m'a énervé... Non, plus sérieusement, je ne vais pas m'étendre sur la cause de ma colère. Il n'y a qu'une chose qui compte: que ça gueule, que ça crie, que ça pleure, il faut gagner.»
Malaise plus profond? La cause du courroux de son attaquant, Mike McParland la connaît: l'aîné de son collectif était fâché d'avoir été banni du power-play - et remplacé sur celui-ci par Oliver Kamber - à dix minutes de la fin, alors que le Biennois Patrick von Gunten purgeait une pénalité. «C'est juste, il était effectivement furax d'avoir été retiré de ce jeu de puissance, avoue l'entraîneur ontarien. Mais nous avons eu une discussion dans mon bureau après coup et le cas est réglé. Cela ne me pose pas de problème quand quelqu'un est envahi par une furieuse envie de gagner.»
L'amertume de Montandon n'en demeure pas moins présente et légitime. Diable, pourquoi avoir procédé à ce changement susceptible d'entraîner une totale rupture de confiance? «Le matin même, Gil était allé se soumettre à un contrôle médical, se justifie Mike McParland. Nous avions entraîné le jeu de puissance avec Oliver, ça avait bien fonctionné. J'ai donc pris la décision de le lancer sur la glace une fois...» La démarche avait quelque chose de curieux malgré tout. La «bouellée» du vétéran réveillera-t-elle des troupes endormies ou est-elle le symptôme d'un malaise plus profond?

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